bourse illustration (Crédits: Adobe Stock - Peshkova)
Beaucoup d'investisseurs particuliers se concentrent sur le choix des actions, des fonds ou des secteurs dans lesquels investir, mais oublient souvent un élément essentiel : le risque de change. Dès que l'on place son argent sur un marché étranger dans une autre devise, les variations entre monnaies peuvent influencer directement la performance finale de l'investissement.
Dans un contexte économique où les écarts de politique monétaire se creusent entre les grandes zones économiques et où les devises connaissent de fortes fluctuations, comprendre et maîtriser ce risque devient indispensable. Bien géré, il permet de protéger ses rendements et d'investir à l'international avec plus de sérénité.
Qu'est-ce que le risque de change quand on investit ?
Le risque de change correspond à l'impact qu'une variation entre deux devises peut avoir sur la valeur d'un placement. Il concerne tous les investisseurs qui détiennent des actifs exprimés dans une autre monnaie que celle de leur pays de résidence.
Prenons un exemple concret : un investisseur français achète une action américaine en dollars. Si cette action gagne 10 % mais que, dans le même temps, le dollar perd 10 % face à l'euro, le gain est annulé une fois converti en euros. À l'inverse, si le dollar se renforce, la performance finale du placement s'en trouve améliorée.
Le risque de change peut donc amplifier les gains comme réduire les profits, voire provoquer une perte malgré une bonne sélection d'investissement. C'est pourquoi ce risque doit être considéré et analysé avec soin, surtout par les investisseurs qui misent sur les marchés étrangers.
Comment se protéger du risque de change ?
Il existe plusieurs façons de limiter l'impact des fluctuations des devises sur son portefeuille boursier selon son profil et ses objectifs d'investissement.
La plus simple est une forme de couverture naturelle qui consiste à diversifier son portefeuille.
En détenant des actions ou des fonds d'entreprises opérant dans plusieurs régions du monde, les variations d'une devise ont tendance à s'équilibrer avec celles des autres. Par exemple, une société européenne qui génère une partie de ses revenus en dollars ou en yen sera moins vulnérable à une baisse de l'euro. Cette approche intuitive permet de réduire le risque global sans coût supplémentaire.
Une autre stratégie consiste à privilégier les grandes entreprises internationales cotées dans sa devise locale, mais présentes dans plusieurs zones économiques. Leur chiffre d'affaires mondial agit comme un amortisseur face aux fluctuations de change. Ces deux types d'exposition ne suppriment pas totalement le risque de change, mais atténuent potentiellement les effets des variations des devises de façon naturelle.
Pour ceux qui recherchent une protection plus directe, il existe des produits financiers spécifiquement conçus pour neutraliser le risque de change qui offrent une gestion simple et transparente, sans avoir à manipuler d'instruments complexes.
Les ETF dits « hedged » (ou couverts) en sont un bon exemple. Ils permettent d'investir sur des marchés étrangers tout en neutralisant l'effet des variations entre la devise de référence et l'euro.
Les investisseurs plus avertis peuvent aller plus loin en utilisant des produits financiers spécifiques comme les options de change ou les contrats à terme.
Avec l'option de change, vous payez une petite somme (prime) pour vous garantir le droit d'acheter ou de vendre une devise à un taux futur. Si le taux du marché est plus avantageux, vous n'utilisez pas ce droit. Le contrat à terme est comme un engagement obligatoire de réaliser la transaction à un taux fixé aujourd'hui. Il annule le risque de change mais empêche de profiter d'une évolution favorable du marché.
Ces solutions sont efficaces, mais demandent une bonne compréhension du fonctionnement des marchés de devises et une aversion au risque plus importante, sans oublier qu'elles comportent des coûts supplémentaires.
Une option de change donne le droit, mais pas l'obligation, d'acheter ou de vendre une devise à un prix déterminé à une date future, moyennant une prime. Les contrats à terme, eux, fixent à l'avance le taux de change pour une date donnée, garantissant ainsi une certaine visibilité.
Conseils pour mieux gérer le risque de change de votre portefeuille
Le risque de change découle directement des mouvements des devises, indépendamment de la performance d'une entreprise ou d'un marché. Pour bien le gérer, il faut d'abord évaluer son exposition : identifier dans quelles devises sont libellés vos actifs et mesurer leur poids dans votre portefeuille global.
La couverture doit ensuite être adaptée à son profil et à son horizon d'investissement. Sur le court terme, une protection partielle ou totale peut être pertinente pour sécuriser ses gains. Sur le long terme, la diversification géographique et sectorielle reste souvent plus efficace et moins coûteuse.
Il est aussi important de considérer les coûts associés aux instruments de couverture, qui peuvent réduire la performance finale de vos investissements. Enfin, suivre l'évolution des politiques monétaires des grandes banques centrales et les grandes tendances du marché des devises permet d'ajuster sa stratégie en anticipant les grands mouvements sur le marché des changes.
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